Le Collectif réclame un moratoire sur le projet des FSM

Alors que l’incertitude continue à planer sur l’avenir du quartier de la Plaine de la Chambre à Fontainebleau, le Collectif se positionne fermement en tant que porte-parole des locataires, des riverains et de nombreux Bellifontains. L’objectif de ce texte est de clarifier les enjeux et d’exposer clairement notre position concernant le vaste projet d’urbanisme des Foyers de Seine-et-Marne. Notre approche est fondée sur des données solides, des informations recueillies et de nombreux échanges qui ont eu lieu tout au long de l’été 2023 avec les résidents du quartier.

Le Collectif conteste l’urgence présumée

Le Collectif conteste vivement l’urgence présumée du projet d’urbanisme des Foyers de Seine-et-Marne (FSM) à la Plaine de la Chambre. L’urgence est basée sur des arguments avancés dans la convention tripartite, FSM/Etat/Ville de Fontainebleau, signée en février 2022. Entre autres, on peut y lire que « Le site de la Plaine de la Chambre présente une configuration urbaine et des réseaux le rendant impropre à la réhabilitation : la recherche de compacité dans une zone du péricentre, la requalification environnementale et thermique du site, justifient d’y proposer une opération de démolition-reconstruction », ou encore « Le patrimoine ne peut plus être rénové. ».

Le Collectif réfute les arguments avancés dans la convention tripartite. Les affirmations des FSM, qualifiant les logements de « passoires thermiques » (DPE de classe F ou G), sont fausses. En effet, un diagnostiqueur indépendant mandaté par le Collectif a confirmé de manière incontestable un classement DPE en catégorie E pour les pavillons de la Cité-Jardin. De plus, l’option de réhabilitation a été écartée sans justification valable.

La densification de Fontainebleau n’est pas une fatalité

Rien ne justifie la nécessité de densifier l’urbanisme de la Plaine de la Chambre. Les obligations légales en matière de logements, qui requièrent un minimum de 25 % de logements sociaux, ne justifient pas les ambitions démesurées des FSM, qui prévoient la construction de 675 nouveaux logements sociaux à Fontainebleau, décorrélées des objectifs du PLH (Plan Local de l’Habitat) de la CAPF tels qu’approuvés en 2023.

En effet, le PLH établit clairement que la construction de 240 logements sociaux sur la période 2024-2030 suffirait à respecter les objectifs de la loi SRU, et ces logements sont déjà prévus dans d’autres projets de la ville. La densification n’est donc pas imposée par la loi SRU, mais par des intérêts de promoteurs. Nous demandons que les habitants aient voix au chapitre dans la politique urbaine de la Ville de Fontainebleau.

Un non-sens écologique et social

Le projet d’urbanisme des Foyers de Seine-et-Marne envisage la démolition de 130 logements sociaux et la construction de 210 nouveaux logements. Une partie se trouve dans les 11 pavillons qui composent une Cité-Jardin remarquable avec ses jardins et venelles, entourée de verdure, à taille humaine et paisible. Les pavillons ne sont en aucun cas des « passoires thermiques ». Leur classement en catégorie E au DPE les rend aptes à la location jusqu’en 2034. Rien n’empêche les FSM de procéder à une réhabilitation progressive de la Cité-Jardin pour se conformer aux normes énergétiques de la loi Climat et Résilience.

La démolition suivie de la reconstruction, au nom de la performance énergétique, est certes une recette magique pour les promoteurs, mais elle constitue un non-sens écologique pour notre quartier. Le secteur de la construction-démolition est l’un des plus grands producteurs de déchets et libère une quantité très considérable de CO2, stockée à la fois dans les bâtiments existants et dans la végétation qui a pris racine il y a 70 ans. Ce projet est en contradiction totale avec les ambitions de « Fontainebleau en Transition, » qui s’est fixé pour objectif de réduire drastiquement les émissions de la ville de 40 % d’ici 2030. En outre, obliger les locataires, dont de nombreux résidents âgés, à quitter leur domicile paisible est socialement et humainement scandaleux.

La Cité-Jardin de la Plaine de la Chambre témoigne d’un modèle urbain et de mixité sociale exemplaire, représentatif de Fontainebleau. Elle mérite d’être préservée, rénovée, valorisée, voire labellisée. C’est la position de notre Collectif, d’ailleurs en accord avec les modifications apportées au document d’orientations du PLH 2024-2030 de la CAPF, à la demande de la DDT Service Habitat, en septembre 2023.

Un moratoire s’impose

Le Collectif réclame un moratoire sur le projet d’urbanisme de la Plaine de la Chambre, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il n’y a pas d’urgence, et précipiter des décisions irréversibles dans l’opacité n’est ni justifié, ni souhaitable. Mais surtout, un moratoire permettrait d’instaurer un dialogue entre les habitants du quartier et les élus. Nous encourageons vivement le Maire à écouter des citoyens plutôt que les promoteurs. Le dialogue et la prise en compte des avis, besoins, et propositions des habitants jouent un rôle essentiel dans la réussite d’un projet d’urbanisme responsable, aligné sur les aspirations de Fontainebleau, en faveur du développement durable et d’une transition écologique qui ne doit pas rester lettre morte.

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