Pourquoi ce nouveau projet d’urbanisme ?
La ville de Fontainebleau doit atteindre un quota de 25 % de logements sociaux, imposé par l’État via le Programme Local d’Habitat ou PLH (disponible ici), en raison de sa population dépassant les 15 000 habitants (Fontainebleau en compte actuellement 16 000). Actuellement à 23 %, la ville risque des sanctions financières en cas de non-respect de ce quota.
Ci-contre les secteurs a priori concernés par le projet. A ce stade, nous n’avons pas eu accès à des schémas plus précis.
Densification urbaine
La ville propose alors de construire 675 nouveaux logements sociaux, principalement par des opérations de densification, c’est à dire de surélévation des bâtiments sociaux existants. Ainsi, le projet vise à densifier l’urbanisme de la Plaine de la Chambre pour créer de nouveaux logements sociaux et répondre à cette obligation. Les Foyers de Seine-et-Marne (FSM) occupent une bonne partie du quartier avec un patrimoine locatif très conséquent, dont 44 logements dans 11 pavillons entourée de jardins. Le quartier a déjà subi des densifications récentes et importantes : en 2016, 3 nouveaux bâtiments de 32, 6 et 16 logements sociaux et un quatrième de 90 logements ont été inaugurés.
De quoi parle-t-on exactement ?
Les premiers contours du projet ont été présentés lors de la visite d’une délégation de la Mairie et des FSM, le 14 janvier 2023 à la Plaine de la Chambre (cf. article paru dans La République). Inquiets de l‘absence totale d’informations sur l’évolution du projet d’urbanisation, pourtant promis lors de la visite, un collectif des habitants du quartier de la Plaine de la Chambre a adressé une demande officielle auprès de la Mairie afin d’être tenu informé de l’état d’avancement des discussions entre les responsables municipaux et les FSM.
Le 24 juin 2023, le Collectif s’est entretenu avec la Mairie de Fontainebleau pour obtenir des informations sur le projet d’urbanisation en cours. Le compte-rendu officiel de la réunion est disponible ici. L’information qui suit est conforme à ce qu’il a été dit en réunion.
Motivations et urgence du projet
La ville de Fontainebleau a franchi le seuil des 15 000 habitants en 2021 et est soumise à l’article 55 de la loi SRU du 13 décembre 2000. Par conséquent, elle doit respecter l’obligation d’avoir 25 % de logements sociaux imposée par l’État via le PLH (Plan Local d’Habitat), alors que la ville n’en compte actuellement que 23 %. En cas de non-respect de ce quota, la Ville s’expose à des sanctions financières.
Dans le cadre de cet objectif, le quartier de la Plaine de la Chambre doit contribuer en démolissant 130 logements considérés comme des passoires thermiques et peu fonctionnels, et en construisant 210 nouveaux logements conformes aux normes énergétiques (pour les logements sociaux et à partir de 2034, le DPE devrait se situer entre classe A et D) et aux standards du logement social. Les secteurs concernés sont donnés en image. Ce projet a été approuvé le 7 février 2022 par une convention entre l’État, la Ville de Fontainebleau et les Foyers de Seine-et-Marne (FSM).
Selon la Mairie, l’urgence est justifiée par le fait que les logements existants dépassent les seuils d’indécence énergétique fixés par la loi Climat et Résilience promulguée le 22 août 2021, et seront bientôt interdits à la location. Le Maire précise que, selon les FSM, les 44 logements situés dans les pavillons auraient un DPE de classe G et seront interdits à la location à partir de 2025. Par ailleurs, 86 logements situés dans les résidences auraient un DPE de classe F, interdit à la location à partir de 2028.
La rénovation, qu’elle soit thermique ou fonctionnelle, serait totalement écartée par les FSM, car elle nécessiterait un effort financier considérable rendant le projet non rentable. Aussi, les FSM privilégient la démolition et la reconstruction des logements.
Plan Local d’Urbanisme (PLU)
La Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau (CAPF) travaille sur un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) qui sera finalisé d’ici 4 ans. Le Maire ne prévoit pas de modifications opportunistes du PLU, pas pour ce projet ni pour Fontainebleau avant l’application du PLUI en 2027, sauf en cas d’intérêt général justifiant une exception.Avancement du projet et procédures engagées
- Selon la Mairie, les plans d’architecte ne sont pas encore disponibles, mais les FSM travaillent sur le développement du projet.
- La Ville de Fontainebleau donnera à FSM d’ici mi-juillet ses choix de typologie de logement (taille, destination, catégorie de loyer) pour permettre la programmation du projet.
- Le dépôt du permis de construire est envisagé pour fin 2023 ou début 2024.
- Le projet pourrait démarrer fin 2025, début 2026 par le Secteur Sud (cf. Figure ci-contre), suivi du Secteur Nord dans une deuxième phase.
- Les travaux devraient être terminés en 2029.
- Les résidences qui remplaceront les pavillons (R réhaussé +1) actuels ne devraient pas dépasser R+2 (rez de chaussée et 2 étages). Les autres résidences sont de type R+3.
- Les parkings seront en souterrain, ne dépassant pas la surface occupée par les résidences.
Appels d’offres, présélection d’un projet et choix d’un architecte
Selon la Mairie, aucune présélection de projet n’a été effectuée et aucune information concernant le choix de l’architecte est disponible. Les appels d’offres seront lancés une fois que le Permis de Construire aura été accepté par la Mairie, ce qui est prévu courant 2024.Étude d’impact environnemental et enquête sociale
Une étude d’impact environnemental sera réalisée ultérieurement, mais pour l’instant, en l’absence de plans concrets, elle n’est pas prévue. Une enquête sociale obligatoire sera lancée afin de préparer le relogement des familles dans les meilleures conditions.
Le suivi continu de l’évolution du projet, promis par le Maire, lors des prochaines rencontres avec le Collectif de la Plaine, est une étape nécessaire pour assurer la transparence et la prise en compte des préoccupations des habitants.
L’existence de parkings souterrains, en soi c’est bien, mais on constate à l’usage qu’ils sont sous-utilisés. En effet les occupants des immeubles concernés préférant souvent un stationnement sur la voie publique pour des raisons de rapidité d’accès avec le logement. On peut déjà constater ce type de situation à l’heure actuelle avec souvent une difficulté de stationnement pour les résidents de la rue Jean Jaurès. La densification ne fera qu’augmenter le phénomène.